Me plonger
dans un roman de Jane Austen est toujours pour moi un vrai plaisir. Je fais
partie de ces lectrices qui sont charmées par son univers, par ces histoires
romanesques, par ces satyres d’une vieille société anglaise.
Lorsque j’ai
ouvert Persuasion, je n’avais pas la moindre idée de l’histoire, même si avec
Jane Austen, il est toujours question de jeunes filles, de bourgeoisie et de
mariage. Ici, le roman s’ouvre avec une famille composé d’un patriarche
égocentrique et presque ruiné, d’une fille ainée copie conforme de son père, d’Anne
la cadette très austinienne (le personnage principal), et d’une benjamine
hypocondriaque elle aussi égocentrique. Autant vous dire que cette famille ne
fait pas rêver, et on se demande comment Anne a pu aussi bien tourner.
Anne est un
personnage austinien par excellence. Elle est douée d’une grande sensibilité, d’un
sens de la famille, du devoir, des convenances. Elle a un talent certain pour
la musique, et a des connaissances littéraires remarquables. Sans être d’une
beauté époustouflante, elle a un certain charme. Et pourtant, elle est laissée pour
compte. Du coup, c’est un personnage particulièrement attachant. Elle ne vaut
pas Elizabeth Bennet d’Orgueil et Préjugés, mais je pense que c’est tout de
même mon 2nd personnage austinien favori.
Tout
semblait réuni pour que je passe donc un excellent moment, et pourtant, j’ai un
avis un peu mitigé sur ce roman. Disons que j’ai trouvé le roman un peu
déconstruit à certain moment, un peu rapide sur certains points, et parfois, j’avais
du mal à suivre. Mais j’ai quand même un sérieux doute sur mon édition, au
moins à un moment, j’ai le sentiment qu’il manquait au moins une phrase, ça m’a
pas mal perturbé.
Il apparait
également que ce roman est rempli de personnages désagréables et égoïstes, un
peu plus j’ai l’impression que d’habitude. On voyage beaucoup dans ce roman, on
se retrouve dans différents cercles, mais la majeure partie des personnages sont
quand même dans le faux semblant, le bien paraitre, et c’est usant. Cela permet
par contre de réellement ressentir la lassitude ressentie par l’héroïne elle-même
qui ressent également tout cela, et qui a parfois la dent dure elle-même sur
certains personnages.
Et puis,
finalement, un peu avant les 200 pages, le roman m’a séduite, et je ne saurais même
pas dire pourquoi. J’ai retrouvé ce que j’aime dans les romans austiniens, l’héroïne
qui était un peu en retrait a pris plus d’importance, donnant ainsi un nouveau
souffle dont l’histoire avait bien besoin.
Ce roman ci
est donc le dernier écrit par Jane Austen, publié de façon posthume, on peut imaginer
que l’auteur aurait peut être effectué certaines modifications à son texte. En
tout cas, il est un peu en dessous des autres que j’ai eu l’occasion de lire.
Il ne me reste plus qu’un Jane Austen : Northanger Abbey, que je lirai l’an
prochain.
5 commentaires:
Ce sera mon prochain Austen en 2013 et il m'en restera encore deux autres à découvrir ! :) Ton avis en tout cas me donne envie et je pense qu'Austen saura toujours se distinguer par son style encore longtemps !
je n'ai lu que deux Austen pour le moment, Emma et Orgueil et préjugés. J'aime tellement son écriture que je neveux pas me précipiter sur tous ces romans (paradoxe), je vais en sortir un pour ce week-end, et m'en délecter dans l'avion !
C'est vrai que l'écriture non retravaillée de ce roman est moins agréable que celle des autres, mais j'aime tellement cette histoire sublime! J'espère que tu aimeras Northanger Abbey, beaucoup plus drôle!
Je trouve que le côté un peu brouillon apporte un certain charme à l'histoire.
@Hajar : oui, c'est certain même un Austen un peu en dessous reste un très bon livre ! Il ne m'en reste plus qu'un, et je trouve cela bien triste !
@valou : je te comprends !! J'adore Austen, et je me suis toujours retenue pour ne pas en lire plus d'un par an !
@Alice : tu me donnes envie de lire Northanger Abbey sans trop attendre !! Mais ensuite, je n'en aurais plus à lire, quelle tristesse !
@Elisabeth : oui, c'est vrai, mais je ne m'y attendais tellement pas, j'ai eu du mal à m'y faire je crois.
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