De nos jours, on parle souvent des
acteurs « bankables », c'est-à-dire ces acteurs dont on sait qu’ils
attireront les foules dans les salles, et ce peut important le contenu du film.
Je suis au regret de me rendre compte que mon couple fait parti de cette cible,
puisque chéri et moi, nous avons chacun nos acteurs fétiches, que l’on suivrait
dans n’importe quelle salle obscure. En l’occurrence, Jean Dujardin fait parti
des acteurs favoris de mon cher et tendre, ce qui explique pourquoi nous sommes
allés voir Möbius, il y a quelque temps déjà, au moment de sa sortie.
La bande annonce m’avait laissé
supposer que j’allais voir un thriller haletant, et le moins que l’on puisse
dire c’est que j’ai été surprise. C’est
effectivement un thriller, mais pas seulement, c’est aussi une histoire d’amour,
et cette histoire prend beaucoup plus de place dans le film que ce à quoi je m’attendais.
Le suspens et les rebondissements du film sont intéressants, cependant, le film
manque parfois un peu de rythme. On comprend rapidement que c’est un choix du
réalisateur, et j’ai envie de me risquer à dire que c’est assez français comme
prise de position, de jouer sur les longueurs, la tension. En l’occurrence,
dans Mobius, ce n’est pas dérangeant, c’est seulement surprenant car ce n’est
pas ce que la bande annonce laisse imaginer. Et si je comprends ce choix de
réalisation, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver parfois le film un peu
longuet.
L’histoire d’amour est joliment
traitée, et est magistralement servie par Jean Dujardin et Cécile de France. Je
trouve par ailleurs cette dernière vraiment formidable dans ce film. Voici deux
personnages extrêmement solitaires qui soudainement se trouvent, et sont
surpris l’un l’autre par l’alchimie qui née entre eux. J’ai été touché par
cette histoire, mais j’ai trouvé certains détails un peu poussifs, un peu
lourd. Là encore, j’ai compris ensuite qu’il s’agissait d’un choix narratif,
mais bon, c’est bon, on avait compris.
Tout cela donne un film un peu particulier, qui ne m’a pas enthousiasmé
alors que je le répète, il m’a pourtant
touché. Mais bon. Il ne restera pas indéfiniment dans ma mémoire, et je ne
le conseillerais pas forcément.
Il faut dire qu’il y a un aspect qui m’a vraiment, vraiment irrité,
c’est le doublage. Vous l’aurez compris, j’ai une affection de plus en plus tranchée
pour la VO, et là, en l’occurrence, en allant voir un film français, je ne m’attendais
pas à avoir des soucis de doublage. Je ne comprends pas pourquoi certaines
scènes ont été tournées en anglais, pour ensuite être traduites en français. D’autant
plus que d’autres scènes sont en russes et comportent des sous titre. En plus,
le doublage est très mauvais, en particulier en ce qui concerne Cécile de France
pour le coup, sur les lèvres de laquelle on peut aisément lire les mots anglais
prononcés initialement dans la scène. Quand on décide de tourner un film en
plusieurs langues, on assume bon sang !
4 commentaires:
Je ne suis pas allée voir le film, je comptais le faire, mais je voudrais quand même réagir sur ce que tu dis sur le doublage. C'est sûr que soit ils faisaient du doublage à toutes les scènes étrangères soit ils mettaient des sous-titres à toutes. Mais peut-être que les acteurs ne parlent pas très bien anglais et que ça aurait fait un peu ridicule ? Comme Jean Dujardin par exemple, on sait qu'il ne parle pas anglais...
oui, peut être, mais ils ont laissé la bande annonce en VO complète. Et puis même, autant ne pas tourner en anglais du tout dans ce cas, car ça ne rime pas à grand chose du coup.
Oui, c'est pas faux...
Effectivement, ce doublage est extrêmement irritant, et absolument pas justifié. Peu importe leur accent, ils sont français, et le fait qu'ils ne parlent pas parfaitement anglais est tout simplement réaliste. Le réalisateur a fait l'effort de tourner dans plusieurs langues pour amplifier le côté "film d'espionnage", donc pourquoi tout casser avec un doublage ? Ca empêche aussi d'adhérer aux scènes avec la CIA, puisqu'ils parlent un français parfait, avec des voix qui, comme bien souvent, ne collent pas du tout aux personnages. Le choix d'une langue dans un dialogue est un choix scénaristique, et ils le passent à la trappe.
J'avais eu le même problème avec "Intersections" de David Marconi, où les différences de langage, qui donnaient une certaine valeur ajoutée au scénario, passaient inaperçu à cause du doublage.
Merci à Coline pour avoir pointé du droit ce problème.
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